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Table des matières de L'évangile de Noël   

 

 
Chapitre 9
Une société soi-disant démocratique qui ne peut faire montre de miséricorde à un ennemi sur lequel elle est victorieuse n'est pas digne de ce nom
Mais "la mentalité hérodienne" n'est-elle pas aussi mêlée au plus haut point aux protestations enflammées et empoisonnées que soulève toute manifestation de sympathie, si modeste soit-elle, envers tous ces malheureux que le destin, c'est-à-dire les répercussions du grand drame, ont fait fuir et jetés sur les rivages normalement si ensoleillés des "vainqueurs"? On ne peut nier bien sûr que ces malheureux sont les représentants de la race supérieure qui a voulu "assujettir" tous les États du monde, c'est-à-dire l'humanité entière; mais ils sont maintenant mutilés, ligotés et enchaînés. Leurs grands complexes industriels visant à fabriquer du matériel de guerre et parfois même leurs autres industries ont été mis entre les mains des vainqueurs, de même que les biens de certains grands propriétaires à l'esprit militariste qui mettaient un point d'honneur à faire l'éducation de leurs sous-officiers et considéraient la vocation d'officier comme la seule manifestation d'honorabilité, de noblesse et de culture ont été morcelés. Par ailleurs, nombreuses sont les maisons d'habitation de leurs villes qui ne sont plus que des tas de ruines et de cendres, et les survivants, une population diminuée aussi bien physiquement que mentalement, est totalement soumise au contrôle des vainqueurs. Est-il aujourd'hui une seule nation qui ait besoin d'avoir peur de ces vestiges matériels et animaux d'une culture maintenant à la dérive? Cela peut-il compromettre la culture mondiale à venir de donner un peu de joie, le soir de Noël, aux milliers d'enfants qui peuplent les camps de réfugiés et qui dépendent complètement de la bonté et de la miséricorde que les citoyens d'un pays victorieux et plus puissant daignent éventuellement leur manifester. Il est bien évident que pour tout ce qui concerne des questions de nourriture et de produits indispensables à la vie, le pays concerné ne peut faire mieux que distribuer à ces êtres humains sans patrie et sans foyer une certaine quantité de calories, mais cela ne veut absolument pas dire qu'on doive aussi rationner la miséricorde, pour ne pas dire la sympathie et l'amour du prochain dont on peut faire preuve à ces gens en raison du malheur, de l'humiliation, du Gethsémané qu'ils traversent.*
      On peut objecter que ce même peuple et ses leaders ne manifestaient ni compassion, ni gentillesse envers ceux qu'ils tenaient sous leur joug, mais cela signifie-t-il que les autres peuples doivent suivre leur exemple et faire exactement pareil? Dans ce cas, il faudrait considérer ces êtres, ces "leaders" et ces "dictateurs", comme les grands vainqueurs malgré leur défaite, leur suicide et leur déroute. À quoi aura-t-il servi de les vaincre en les tuant et en détruisant leurs villes, leurs industries et leur capacité militaire si leur façon de penser est intacte et peut se glisser dans l'esprit des vainqueurs et y trouver un terrain propice à son épanouissement? Les prédictions de ces leaders promettant la résurrection de leur méthodes sur les ruines de leur pays et l'avènement de leur peuple en tant que "race supérieure" du monde ne se réalisent-elles alors pas? À quoi cela ressemble-t-il de protester contre les personnes qui manifestent un peu de gentillesse envers ces milliers de petits enfants qui le plus souvent n'ont encore vu du monde qu'une prison, des gardes armés et des fils de fer barbelés? Qui est sensé raconter à ces enfants ce qui se trouve au-delà de ces barrières? Personne d'autre que leurs aînés, les adultes qui sont enfermés dans les camps avec eux. Mais que doivent-ils leur raconter à ces enfants, de qui doivent-ils leur parler? Tout ce qui est en dehors du camp appartient aux vainqueurs. Et les questions des enfants vont forcément concerner en tout premier lieu le monde qu'ils voient à travers les fissures de la palissade, les accrocs des barbelés et les espaces vides qui séparent les gardes armés. Et que doit-on alors raconter à ces milliers de petits êtres avides de savoir? Rien d'autre que l'histoire d'un "Hérode" et d'un "Christ". Si le vainqueur (celui des pays alliés qui a la responsabilité de la garde du camp de réfugiés) ne fait pas montre de miséricorde, de compréhension et de désir de pardon, il ne peut être décrit à ces petits êtres que comme un "Hérode" méchant et dangereux qui ne pense qu'à se venger de son prochain, à le punir et l'oppresser, afin de préserver son prestige de "roi" unique, c'est-à-dire, dans le cas dont nous parlons, de "vainqueur" et de "maître". Seuls les êtres qui vont là où les anges n'osent pas aller peuvent croire que ces enfants auxquels on a raconté de telles choses à propos du monde mystérieux qui se trouve au-delà des fils de fer barbelés peuvent devenir de bons citoyens aimant la liberté et la "démocratie".
      Mais comment les parents de ces enfants, les adultes qui sont leurs compagnons de cellule, peuvent-ils leur donner une autre description du monde si c'est vraiment un "Hérode" qui gouverne? À quoi sert-il que ce "Hérode" se donne le nom de société démocratique ou qu'il se définisse lui-même par rapport à une autre nuance de la morale du Christ si ce ne sont ni le pardon, ni la compréhension, et ainsi donc ni la miséricorde qui le guident mais uniquement la soif brûlante de répondre au mal par le mal. Le fait qu'"Hérode" soit ici une société démocratique aggrave encore ce cas, car on peut en déduire que cette société se compose non pas d'un seul mais de nombreux "Hérodes".
 
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* N.d.T.: L'épreuve finale et décisive que traversa Jésus avant la crucifixion (Cf. l'article de Martinus appelé "Gethsémané" dans "La cosmologie de Martinus – une introduction")


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