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Table des matières de L'évangile de Noël   

 

 
Chapitre 24
Lorsque les hommes de la terre s'enchaînent les uns les autres par un vol légal du temps de vie de leur prochain
La description du grand magasin et du musée nous a fait déboucher sur deux mondes différents. Nous avons constaté qu'une maison de commerce n'est rien d'autre qu'un centre d'achat et de vente de vie. Ses équipements élégants, ses façades de marbre, ses colonnades en métal inoxydable qui brillent d'un reflet d'argent, ses éclairages au néon, ses effets de lumière aveuglants, etc., ne représentent en réalité que le cadre doré de ces "achats et ventes" de vie, c'est-à-dire ces achats et ventes d'heures de vie déguisées sous forme de biens de consommation. Tous ces biens de consommation sont des objets qui ont coûté à un nombre donné de travailleurs un nombre donné de leurs heures de vie. Ces heures de vie transformées sont ensuite proposées au public et mises en vente en échange d'une certaine somme d'argent. L'argent est bel et bien encore l'instrument dont se servent les hommes de la terre pour mesurer la valeur de leurs heures de vie. Étant donné que toutes les heures de vie d'un grand magasin sont mesurées en argent, cela veut dire que l'argent peut aussi bien être converti en un certain nombre d'heures de vie. Le grand magasin vend des heures de vie sous forme de biens de consommation et reçoit en échange des heures de vie sous forme d'argent. On paie donc des heures de vie en heures de vie. Et ce principe est en soi un principe divin, car il est l'expression du vrai principe des affaires. À une certaine valeur correspond la même valeur. C'est sur ce principe qu'est basé le fonctionnement de l'univers entier. Pour gagner leur vie, tous les êtres vivants doivent donner de leur vie. Le commandement "Aime ton prochain comme toi-même!" repose sur le même principe, sur la même loi. Mais les hommes de la terre, qui sont ici symbolisés par le grand magasin ne connaissent pas cet aspect divin du vrai principe des affaires. Ils achètent et vendent des heures de vie, et c'est bien à un échange d'heures de vie qu'ils se livrent, mais uniquement à condition de recevoir plus d'heures de vie que ce qu'ils ne donnent. Un bien de consommation qui coûte cinq heures de vie ne se sera pas vendu cinq heures de vie mais le plus souvent le double ou plus. Apparemment, même les spécialistes ne peuvent appeler cela "une bonne affaire".
      Mais pourquoi est-ce que cinq heures de vie devraient-elles coûter plus de cinq heures de vie? Uniquement pour pouvoir faire du profit aux dépens du temps de vie de son prochain. Plus une personne peut de cette façon, c'est-à-dire sous forme d'un commerce légal, déposséder et voler son prochain, moins elle a elle-même besoin de gagner sa vie, c'est-à-dire de respecter les lois de la vie. Elle va de cette façon se libérer du devoir de payer ses propres heures de vie avec le nombre d'heures de vie qui leur correspondent.
      Et pourtant, les hommes de la terre ont légalisé ce vol de vie déguisé et en ont fait le fondement de leur existence, et le système d'éducation moderne des écoles repose en grande partie sur un enseignement qui vise à faire de chaque élève un génie ou un expert en la matière et à lui donner la faculté de protéger le mieux possible ses propres heures de vie du vol et de l'"esclavage" qui s'en suit. En effet, si l'on n'est pas un expert dans ce domaine, on se fait voler ses propres heures de vie par d'autres. Nous constatons bel et bien que le moteur du comportement quotidien des hommes de la terre consiste à enfreindre au plus haut point la loi suprême de la vie même, celle qui veut qu'à "une heure de vie corresponde une autre heure de vie", qu'à "une certaine valeur corresponde la même valeur" et non pas une valeur différente. Mais lorsque la condition indispensable à une existence parachevée n'est pas remplie dans une société parce que ses membres cultivent sciemment leur faculté de déguiser leurs activités quotidiennes, une faculté qui tourne peu à peu en génie, de telle façon qu'ils puissent légalement recevoir une valeur supérieure à celle qu'ils ont donnée, c'est-à-dire entrer en possession d'heures de vie en échange desquelles ils n'ont fourni aucun travail, la conséquence inévitable de ce comportement est que certains êtres ne reçoivent pas les heures de vie qui leur reviennent parce qu'elles ont été réquisitionnées, parfois même avant qu'ils ne viennent au monde, par d'autres membres de la société. Et non seulement ces derniers jouissent de leurs propres heures de vie sans rien donner en échange, mais ils mènent aussi, grâce aux heures de vie usurpées à leur prochain, un train de vie élevé. Il est donc bien évident que dans ces conditions, les hommes de la terre ne peuvent connaître une vie parachevée. Et c'est pourquoi ils sont aujourd'hui obligés d'investir leur énergie dans la recherche de méthodes visant à leur apprendre à se protéger le mieux possible de ce banditisme qui menace de plus en plus leur vie. C'est ainsi que tous les hommes de la terre sont plus ou moins forcés de devenir des experts en "vol de vie".
      Mais plus les gens croient qu'ils vont pouvoir protéger leur vie à l'aide de ces connaissances, plus le monde, c'est-à-dire l'expérience de la vie naturelle et normale des hommes de la terre, déraille. Cela mène à toutes sortes de conflits tels que les guerres entre nations, les guerres entre les travailleurs et les employeurs, les guerres de sectes religieuses, de partis politiques, de particuliers. En vérité, il n'est que temps qu'un "évangile de Noël", qu'un être vivant, une apparition de lumière, viennent démontrer aux hommes de la terre qu'"il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir" (Actes 20,35), que "si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre" (Matthieu 5,39) et que c'est en donnant sa vie à son prochain qu'on la possède vraiment. Il ne s'agit donc absolument pas d'exiger deux heures de vie ou plus en échange d'une seule, car les hommes ne sont pas sur terre pour se faire servir mais pour servir, et la seule façon dont on peut servir les hommes de la terre, servir son prochain, servir le monde, c'est de "servir" et non pas de "se faire servir", c'est-à-dire de ne pas vivre en parasite ou d'une façon contre nature et nuisible afin de ne pas empêcher Dieu d'établir et de manifester la paix dans le monde.


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