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Table des matières de L'évangile de Noël   

 

 
Chapitre 22
La différence entre un grand magasin et un musée d'art
Quelle différence avec les produits qui sont vendus dans les grands magasins et les boutiques! On y trouve aussi beaucoup de choses prodigieuses et même géniales. Mais elles sont encore loin d'être la propriété du public ou exposées gratuitement pour tout un chacun. Ces produits sont encore possédés, enfermés et monopolisés par des matadors des affaires et des actionnaires qui grâce à ces produits peuvent jour après jour faire fructifier leur fortune sans fournir le moindre travail digne de ce nom et qui s'enrichissent donc sur le dos de ceux qui les fabriquent et qui les créent. Et tous les autres objets qu'on trouve dans ce grand magasin ne remplissent-ils pas tous la même mission? Qui fabrique donc tous ces produits? Des personnes qui sont heureuses d'accomplir ce travail et n'en dépendent pas financièrement? Non, cela n'arrive qu'exceptionnellement. La plupart du temps, ces objets sont fabriqués par des salariés qui viennent d'un milieu peu fortuné et qui par la force des choses sont prédestinés à devoir vendre leur travail tant et tant d'heures quotidiennes de leur vie, ce qui ne leur laisse de libre que le temps dont ils ont besoin pour dormir et pour assurer la reproduction de l'espèce, c'est-à-dire pour satisfaire leurs besoins érotiques. Il est bien évident que ces êtres n'accomplissent pas ce travail par plaisir ou par intérêt pour le travail lui-même, en donnant sans ménager leur peine et quel que soit leur salaire. La raison pour laquelle ils effectuent ce travail est bel et bien le salaire qu'ils en tirent. Mais payer pour un travail, c'est payer pour la vie, et payer pour la vie, c'est de l'esclavage. Ce qui différencie donc les grands magasins et autres boutiques et maisons de commerce des musées, c'est le fait que tandis que ces derniers exposent des produits géniaux que leur créateur ont fabriqués et produits dans un esprit d'oubli de soi, plus animés par la seule joie de créer et d'offrir à leur prochain joie et inspiration que par un désir de profit matériel, les grands magasins et les autres maisons de commerce exposent par contre des produits qui sont fabriqués par des "esclaves", c'est-à-dire des êtres qui ont dû vendre quotidiennement un certain nombre d'heures de travail pour pouvoir être libres le reste du temps. La seule raison pour laquelle les propriétaires des commerces et des grands magasins fabriquent ces produits est que ceux-ci peuvent servir de moyen de paiement camouflé sous forme de biens de consommation, de monnaie d'échange grâce à laquelle ils peuvent continuer à acheter et exploiter encore plus d'heures, de journées et de mois de la vie d'autres êtres. Est-il justifié d'acheter des produits qui sont parfois vendus le double de leur coût de fabrication, tout compris? Les clients ne dépensent-ils pas une somme d'argent en échange de laquelle ils ne reçoivent strictement rien? Cette somme ne représente-t-elle pas, pour un client peu fortuné, plusieurs jours ou plusieurs mois du travail que lui donne son employeur?
      En vérité, il y a une différence entre un grand magasin qui fait des affaires et un musée. Le grand magasin vit de l'achat et la vente de la vie des hommes de la terre, c'est-à-dire en fait du principe de "l'esclavage", tandis que le musée vit des œuvres d'art de génie que les grands maîtres ont produites dans un esprit d'oubli de soi et a pour objectif d'envelopper tous ses visiteurs dans la force d'inspiration si fascinante et le rayonnement intellectuellement si nourissant de leurs caresses. Le portail de ces deux sortes de grands magasins ne s'ouvre-t-il pas sur deux mondes différents? La porte du magasin de commerce n'ouvre-t-elle pas sur l'essence même du monde où les hommes doivent donner leur vie en gage pour payer les heures dont ils ont absolument besoin pour dormir et pour assurer la reproduction et la continuité de leur espèce, du monde où ils doivent "gagner leur pain à la sueur de leur front"? C'est pourquoi le travail qu'ils recherchent n'est pas celui qui leur plaît le plus mais celui qui leur rapportera le plus d'argent et leur donnera le plus d'aisance financière, car cet argent que tous ces esclaves enchaînés aux problèmes financiers que sont les hommes de la terre en général gagnent est le fétu de paille auquel ils se raccrochent avec convoitise en croyant qu'il va leur permettre de s'extirper de leur prison matérielle et de racheter la liberté perdue de leur âme. C'est de cette superstition que vit le grand magasin, c'est-à-dire le monde des affaires. Et plus les colonnades en métal inoxydable, les portes-miroirs et les façades de marbre dont ils se parent sont impressionnants, plus ils incarnent le triomphe de cette superstition. Mais de même qu'un homme qui se noie ne peut se raccrocher à un fétu de paille, un homme ne peut vraiment acheter la liberté de son âme avec des couronnes, des dollars ou des livres sterling. La richesse est un emprisonnement matériel de l'âme au même titre que la pauvreté. Le rédempteur du monde n'a-t-il pas déclaré à ses disciples qu'"il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu" (Matthieu 19,24)? Décidément, les immenses palais, magasins et maisons bancaires du monde des affaires ne représentent vraiment pas le chemin de la grande et durable "paix sur terre" et de la "bienveillance" qui s'en suit pour l'humanité et que l'évangile de Noël nous annonce.


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