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Table des matières de L'évangile de Noël   

 

 
Chapitre 19
Le pharisaïsme religieux et matérialiste
La Bible nous apprend que le pharisien remerciait Dieu pour toutes les vertus qu'il possédait et ses facultés développées d'appliquer la loi. Il ne commettait jamais d'adultère. Il n'était ni un voleur ni un bandit comme tous les autres. Il n'enfreignait pas la loi de Moïse comme ils le faisaient en permanence. Il est certainement vrai qu'un bon nombre de pharisiens, ces yogi juifs, avaient bel et bien pris des habitudes qui leur permettaient d'appliquer la loi à la lettre, et cela avec virtuosité. Mais à un autre endroit, la Bible nous dit, à travers les paroles de Jésus: "Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité." (Matthieu 23,27). Savoir respecter une kyrielle de lois juridiques, et même savoir les respecter avec virtuosité, ne suffit donc pas. Car en soi, cette faculté n'a rien à voir avec l'amour du prochain, même si elle représente une habitude indispensable à son parachèvement total. Tant qu'un être ne respecte ces lois que sous l'influence de sa volonté et de son intelligence, sa motivation reste un bel ornement mental, le fruit d'un calcul. À travers ce décors, il cherche à affirmer sa supériorité par rapport au prolétariat mental, par rapport aux "publicains" et aux "pécheurs". Et nous sommes témoins du même phénomène dans les pays occidentaux d'aujourd'hui, bien qu'il ait lieu sur un plan encore plus matérialiste. Dans ces pays, ce n'est pas tant dans le domaine religieux que les hommes cherchent, par le truchement de leur intelligence, à se forger des habitudes leur permettant d'appartenir à l'aristocratie. Car les idéaux religieux n'y sont plus aussi respectés qu'en orient. Dans le passé, ce sont les prêtres, avec les rois à leur tête servant de grand-prêtres, et les sages qui formaient l'aristocratie de l'orient. Tout individu qui ne faisait pas partie de ce clergé et qui n'en possédait pas le savoir et la capacité spirituels appartenait forcément à la classe prolétaire. De nos jours, et cela avant tout dans les pays occidentaux, il en va tout autrement. Le roi n'est plus un grand-prêtre et le savoir religieux ne représente plus un critère distinctif de l'aristocratie de ces sociétés. Au contraire, ceux qui s'intéressent aux choses religieuses sont presque considérés comme le prolétariat spirituel de la société. Par contre, le roi est devenu une personnalité laïque, sauvegardant ainsi en partie sa place de chef au sein de l'aristocratie moderne qui ne doit plus son nom qu'à sa position matérielle, c'est-à-dire financière. L'aristocratie que la société d'aujourd'hui reconnaît se compose de tous les grands propriétaires, les magnats, les crésus vivants, c'est-à-dire tous ceux qui jouissent d'une immense indépendance financière, qu'ils s'intéressent à la religion ou non, qu'ils soient savants dans ce domaine ou non. Ils mènent la vie de rêve que la grande majorité des gens ont pour idéal et pour modèle jusqu'au moment où ces derniers découvrent que le destin ne leur offre pas les mêmes avantages, ce qui les rend souvent amers et envieux de cette même aristocratie et les pousse à exprimer cette amertume à travers une attitude politique qui d'une façon ou d'une autre vise à la détruire. Mais il est bien évident que cette attitude représente plus l'expression camouflée de leur jalousie que la manifestation authentique de leur idéalisme. C'est pourquoi ces hommes politiques idéalistes sont les pharisiens de la société matérialiste que nous connaissons aujourd'hui. Ils incarnent le principe pharisien de la Bible sur le plan matérialiste. Ce que ces deux formes de pharisaïsme ont en commun, c'est qu'elles ne sont animées ni par un véritable idéalisme, ni par un amour du prochain authentique, mais bel et bien par ce qui représente l'égoïsme le plus pur, un égoïsme camouflé en idéalisme. Elles cherchent toutes deux à satisfaire leurs intérêts propres. Les pharisiens religieux essaient d'impressionner leur prochain par leur virtuosité à respecter la loi, une virtuosité qu'ils ont acquise, à force de travail, pour se faire admirer, tandis que les pharisiens matérialistes tentent d'impressionner leur prochain en affichant des opinions politiques qui ne sont que l'expression de leur jalousie, ce qui leur permet d'être admirés mais aussi de satisfaire leur soif secrète de vengeance envers ces êtres auxquels le destin a donné tellement plus d'avantages dans la vie. Ces deux formes de pharisaïsme nous prouvent que l'amour du prochain ne peut absolument pas se développer dans l'esprit des hommes de la terre s'il est uniquement le fruit d'un acte de volonté purement intellectuel et extérieur. Grâce à leur intelligence, des êtres comme les pharisiens pourront peut-être sauvegarder les apparences d'un point de vue purement technique et donner l'impression qu'ils sont capables de respecter la loi à la perfection, mais comme nous venons de le voir, ce respect des lois ainsi que cette politique anti-capitaliste, anti-Crésus, n'a rien en commun avec l'amour du prochain: ces comportements représentent le plus haut témoignage d'idéal chrétien dont un homme qui ne possède pas encore cette structure organique interne qui est le produit, le résultat, la sécrétion directe d'un amour du prochain authentique et véritable peut faire preuve envers son entourage.


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